Nouvelles
visions du monde, nouveaux militantismes, nouvelles critiques sociales:
Sœur
Anne, ne vois-tu rien venir?
Un
premier colloque (dans le cadre du RAICC, réseau international soutenu par une
subvention d’Initiative de développement de la recherche CRSH sur « La fin des
Grandes espérance») s’est tenu les 29-30-31 mai 2001 au Centre culturel
canadien de Paris. Il portait sur La
Chute du Mur de Berlin dans les idéologies. Dix ans après la chute du Mur,
il importait d’aborder quatre ensembles de phénomènes, concomitants et
inséparables, qui ont formé les axes de notre réflexion: – la décomposition des grandes idéologies sociales militantes, – le discours de
l’après-coup, celui du «passé d’une illusion», de la «fin de l’histoire», – les
nouveaux consensus souvent allégués,
autour du capitalisme pérenne, de l’idéologie libérale et du marché, –
certaines bases de repli et solutions de rechange aux Grandes
espérances: idéologies communautaristes, intégristes, identitaires (sur
lesquelles nous reviendrons dans le second colloque). Nous voulions entériner
le deuil des socialismes plus ou moins dénaturés, la fin de toute une époque de
séparation du monde en deux blocs symbolisée par le Mur érigé en août 1961. Dix
ans après la Chute, où en était-on? Du Kosovo à la réunification de
l’Allemagne, de la décomposition et dissolution de l’URSS au nouvel âge
humanitaire, nous avons tenté de voir dans quelle mesure ce monde en mutation
faisait sens et rupture par rapport à «avant».[1]
Le
second colloque que nous organisons les 2-3 mai 2002 à Montréal – sur le campus
de l’Université McGill – poursuivra la réflexion entamée, selon trois étapes :
2) Évaluer ce que ces divers mouvements et
projets ont d’hétérogène, de divergent ou de commun, voir comment, dans un état
du monde en transition, ils sont ou paraissent co-possibles, tenter de dégager
des logiques, des récurrences, des hiérarchies, ce qui fait sens; distinguer,
dans ce qui émerge, ce qui peut n’être que superficiel, épiphénoménal, de ce
qui, au contraire, inaugure quelque chose de véritablement nouveau.
Ces
mouvements et ces projets sont-ils un simple «après-coup», une réaction ou encore une forme de «retapage» de la fin des socialismes et des
Grandes espérances de progrès? Inaugurent-ils à leur manière le 21ème siècle? Parviennent-ils
d’aventure à regarder ce monde émergent d’un regard sobre? Dans notre interrogation et notre titre, on l’a remarqué,
c’est le mot «nouveau», répété,
qui fait problème et c’est autour de cette question de l’émergent, du recyclé,
du dénégateur qu’il nous faudra centrer nos propos.
3) Notre ambition ultime est de contribuer,
par notre réflexion et par des débats que nous espérons vifs, à constituer une
théorie critique du monde contemporain.
C’est à cette aventure que nous vous convions. Nous projetons de publier
en 2003 les Actes de ce colloque.
Marc Angenot et Régine Robin.
Adresse postale : RAICC, Université McGill, #216, 3460 rue McTavish,
Montréal H3A 1X9. Canada.
Courriel : robin-maire.regine@uqam.ca
et/ou marc.angenot@mcgill.ca
[1] Les actes de ce
premier colloque paraîtront en 2002 dans la collection Discours social/Social Discourse, vol. VI.